The French MillenniuM Database
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- - - - 2000MM - - - -
Première lettre d’informations française sur MillenniuM


The French MillenniuM Database (http://mmfdb.free.fr/)

Edition : #1
Rédacteur : Amrith (amrith@wanadoo.fr)
Aide additionnelle : Oz (anthime@wanadoo.fr)

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EDITO 2000

Welcome to the Realm.
Ceci est le premier numéro de la newsletter 2000MM, une lettre d’information consacrée comme son nom le suggère à la série MillenniuM, dans ses aspects les plus divers. Mais au-delà de ça, 2000MM veut aussi élargir le spectre de MillenniuM plus loin que la série en elle-même, en évoquant d’autres éléments et œuvres de même propos. Etant donnée l’actualité moyennement active de MillenniuM, la newsletter sera selon toutes vraisemblances trimestrielle, ce qui ne l’empêchera pas de poursuivre son véritable but : vous – nous – rendre encore plus accros à la seconde série de Chris Carter, dont les quelques défauts n’étoufferont jamais la grandeur scénaristique ni le charisme de ses acteurs magnifiques. Plus de six ans après la création de MillenniuM, et contrairement aux USA, la France ne s’est toujours pas pourvue d’un solide fandom dédié aux aventures de Frank Black. C’est aussi pour parer à ce manque que 2000MM prend le relai, et que les fans doivent propager la bonne parole en attendant le jour de la reconnaissance. Affiliée à The French MillenniuM Database et complémentaire de ce dernier, cette newsletter et les suivantes seront dûment archivées dans la rubrique correspondante du site sus-mentionné, bref tout sera conservé car les preuves doivent rester. Les preuves affirmant sans ménagement qu’une série exceptionnelle est passée aux oubliettes en France – uniquement – par la faute de France 2, de la censure et du mercantilisme de distributeurs hexagonaux jugeant MillenniuM inapte à être éditée en vidéo. Mais les plus fourbes sont certainement la poignée de magazines qui dès le départ se sont permis de critiquer MillenniuM sans l’avoir réellement vue. Etrangement, beaucoup ont retourné leur veste depuis, mais The French MillenniuM Database et 2000MM savent ce qu’il en est. A l’heure où les projets d’une sortie DVD de la série se font plus palpables, il est plus que jamais d’actualité de disserter en long et en large sur MillenniuM et son univers : il y en a des choses à dire. N’hésitez pas à nous envoyer par mail vos questions, coups de gueules et critiques argumentées sur MillenniuM, que nous puissions fièrement les publier dans ces lignes apocalyptiques dès le prochain acte. En attendant, 2000MM entame son chemin de croix en partant du 1910 Ezekiel Drive à Seattle…


NEWS MILLENNIUM

- Le livre d’Edouard de Teyssière, « MillenniuM : un livre-référence », est paru en décembre 2002 aux Editions Naturellement. A l’heure actuelle, il s’agit du seul guide d’épisodes de MillenniuM sur le marché. Non-officiel, l’ouvrage n’en demeure pas moins assez exhaustif, comprenant analyses des différentes saisons de la série, présentations des personnages, coulisses et merchandising ainsi que plusieurs autres surprises. Un bouquin de 234 pages, que les américains nous envient déjà, et certainement un futur classique au prix de 14 euros.
Interview de l’auteur disponible à cette adresse : http://mmfdb.free.fr/livre.htm

- MillenniuM a récemment été achetée par la chaîne TMC, qui compte la rediffuser en seconde partie de soirée le samedi à raison de deux épisodes hebdomadaires, et ce dès le 4 janvier 2003. On ne peut qu’applaudir l’initiative de cette petite chaîne, qui a accompagné ce grand geste d’une campagne de promotion presse avec MillenniuM comme accroche principale ! La série n’est pas morte, même en France. Les détails et le suivi sur le site de The French MillenniuM Database.

- La Saison 1 de MillenniuM en DVD ? Si l’on en croit des propos émanant d’un employé de la FOX et du site Digital Bits, ce serait pour la mi-2003, et en 16/9ème probablement. Au rayon des bonus seraient inclues des interviews de Lance Henriksen et Megan Gallagher. Rien n’est certain avant confirmation officielle, mais l’affaire a de bonnes chances d’aboutir cette fois ! Tout converge vers l’information véridique.

- Graham Smith, le plus célèbre fan anglais de MillenniuM, vient d’orner son site The MillenniuM Desktop d’un nouveau centre de forums intitulé « This Is Who We Are ». Modéré par la crème des fans de la série, le board comporte de nombreux forums classés par catégories, le tout avec un visuel sans failles. On y trouve également une section francophone nommée « The French Ouroboros » et modérée par votre serviteur. N’hésitez pas à venir y laisser quelques mots pour animer le lieu, vous y serez les bienvenus.
Le centre de forums TIWWA : http://www.tiwwa.info/

- La BO de MillenniuM Saison 1 existait depuis longtemps sans que les fans ne soient au courant. Elle a bien été produite ! Un fan américain chanceux l’a en sa possession, un disque extraordinaire qui finalement n’est jamais paru dans le commerce. Cela dit n’essayez pas d’acheter, même à des prix faramineux, ces copies pirates à ceux qui en détiennent un exemplaire, car c’est peine perdue. Ils ne veulent évidemment pas se brouiller avec leurs contacts de la FOX, donc gardent jalousement leur exclusivité, profitant par ailleurs d’une version longue inédite du générique culte.


NEWS / PREVIEWS SITE

- Plus d’une trentaine de MP3 disponibles dans la rubrique « Musique » de The French MillenniuM Database. Quelques-uns parmi eux ne correspondent pas encore aux versions exactes entendues dans la série, mais la plupart des morceaux pop-rock les plus emblêmatiques de MillenniuM sont disponibles, dont certaines raretés difficiles à dénicher. Et tout ça grâce à Oz, merci à lui !

- The French MillenniuM Database a récemment été mentionné dans le magazine kiosque de la culture série « Episode ». The French MillenniuM Database a également été chroniqué en tant que site de la semaine dans la rubrique éponyme du net de Canal Jimmy.

- A venir prochainement sur The French MillenniuM Database, une interview exclusive de la scénariste de la série Erin Maher, responsable entre autres de chef-d’œuvres d’épisodes tel le controversé et ultra-mystique Anamnesis de la Saison 2. Surveillez ça.

- Le clou se fera sur le site affilié de The French MillenniuM Virtual Season. En janvier, notre microscopique mais néanmoins persistante équipe vous livre non pas un mais deux nouveaux scripts inédits de cette déjà estimée Saison 3 alternative. Au programme donc, un épisode psychologique teinté de spleen et centré sur Peter Watts (Proserpine), puis quelques jours plus tard un épisode semi-mythologique qui lèvera un premier voile sur la personnalité de Roméo Luther (La Carte de Vœux). Merci de vos éventuels commentaires sur les épisodes.
The French MillenniuM Virtual Season : www.svmillennium.fr.st


LA SOMBRE POLEMIQUE

Il existe dans MillenniuM diverses questions irrésolues et divers débats plus ou moins idéologiques qui suscitent de nombreuses polémiques insistantes au sein du fandom américain dur. Celle que nous mettrons sur le tapis aujourd’hui a fait l’objet de pas mal d’interrogations chez les admirateurs de la série, puisqu’elle concerne le héros lui-même :

- Frank Black est-il pour ou contre la peine de mort ?

Autant dire que les informations manquent pour donner une réponse catégorique. Néanmoins, des éléments de réflexion se trouvent dans les épisodes Wide Open (S1), The Thin White Line (S1), Covenant (S1), Lamentation (S2), The Beginning and the End (S2) et Via Dolorosa (S3).
Nous allons donc les évoquer dans l’ordre.

Dans Wide Open, nous suivons les atrocités commises par un tueur s’infiltrant dans des maisons aux systèmes de sécurité soit-disant imparables. Ordure intégrale, l’individu achève les familles des maisons à coups de hache puis avec une arme à feu, laissant volontairement les enfants vivants afin qu’ils revivent ce traumatisme à l’infini. En fin de parcours, le tueur se retrouve agonisant sur le parquet d’un hall, le visage tuméfié et ensanglanté. Bob Bletcher de la police de Seattle semble refuser d’appeler les secours, et Frank Black joue le même jeu : ils envisagent un instant de laisser mourir le criminel. Ce n’est qu’après quelques secondes de soupirs dégoûtés que Frank se décide à sauver le psychopathe en contactant les urgences.

The Thin White Line est un épisode entrecoupé de flashbacks sur une ancienne mission de Frank Black alors qu’il était encore au FBI. Une traque dans un immeuble abandonné a eu lieu voilà deux décennies, et durant l’opération toute l’équipe de Frank fut décimée par un vétéran du Vietnam fou nommé Richard Allan Hance. Blessé et entouré par les cadavres de ses collègues et amis, Frank s’est retrouvé face à Hance avec une arme à feu dans les mains. Il a pourtant résisté à la tentation d’appuyer sur la gâchette. Et comme Frank le dira plus tard : il aurait très bien pu le faire sans qu’on ne lui demande aucun compte. Mais Frank a un cœur d’humaniste, et ne connaît que très peu la haine.

Covenant est un épisode très centré sur le thème de la peine de mort : un avocat y demande même à Frank Black s’il est pour ou contre mais ce dernier ne répondra pas à la question. Dans ce segment, un père de famille va être condamné à mort pour le meurtre de sa femme et de ses trois enfants. Les autorités ont des aveux et ne comptent pas chercher plus loin, mais c’était sans compter sur l’intervention de Frank. Face à une enquête bâclée, à une population et à des bureaucrates qui veulent en finir au plus vite en exécutant le coupable idéal, Frank va se démener pour prouver que l’homme est innocent. Jusque là tout semble converger vers un Frank opposé à la peine de mort, puis arrive la joute la plus controversée de la série. Innocent, William Garry s’entête pourtant à vouloir être condamné à mort et proclame que l’assassin qui a délibérément tué doit mourir en retour. Ce à quoi Frank répond de manière ambiguë : « Exactement. » Tactique pour raisonner l’accusé ou prise de position en faveur de la peine de mort ? La plupart des fans optent pour la première solution : Frank jouerait sur la logique de la loi du talion pour que Garry trahisse son innocence indéniable.

Dans le même ordre d’idée, on apprend dans Lamentation que Frank Black s’est opposé à ce que le serial killer Ephraim Fabricant soit condamné à mort. Mais il n’a pas fait ça dans un but altruiste : il voulait perfectionner les méthodes de profilage en vigueur en étudiant Fabricant. Frank éprouvera d’ailleurs bien des regrets de s’être opposé à sa mort lorsque celui-ci s’évadera de prison plusieurs années plus tard.

Dans The Beginning and the End, Frank Black commet un meurtre de sang froid. Pour la première fois, la haine s’empare de lui et Frank devient un assassin. Est-ce probant ? Pas vraiment. L’homme que Frank tue de nombreux coups de couteaux n’est nul autre que le Polaroïd Stalker : criminel qui le persécutait depuis des années en lui envoyant régulièrement des photos de sa femme et de sa fille. En kidnappant et blessant Catherine, le Polaroïd Stalker a fait le geste de trop, qui causera sa mort. Frank accepte de sacrifier l’harmonie de sa famille et de désobéir au Groupe Millennium pour soulager sa haine : un autre Frank est né.

Pour la première fois de sa vie dans Via Dolorosa, Frank Black assiste à une mise à mort d’un assassin sur la chaise électrique : Edward Cuffle, le tueur à la perceuse. Apparemment, Frank est assez choqué devant le spectacle morbide de cette exécution, les yeux plissés et la bouche serrée. Il souffle afin de se calmer une fois Cuffle mort de l’autre côté de la vitre. Lorsque sa collègue Emma Hollis lui demande plus tard de qualifier la mise à mort par électrocution à laquelle il a assisté, Frank ne répond qu’un mot : « Barbare. » La preuve que Frank est opposé à la peine de mort ? Peut-être. Mais le fait que Frank n’ait jamais vu d’exécution jusqu’alors a induit qu’il en soit choqué et qu’il tienne ces propos. Alors quoi ?

En fait, la réponse finale est toute autre.
Elle ne relève ni du oui, ni du non. Frank Black ne se mêle pas de la politique, de la justice ou des décisions syndicales. Frank n’essaye pas de changer le système, de s’y opposer, car il ne considère pas les institutions ou les régulateurs sociaux : il ne tient compte que de l’humain. Il est même vraisemblable que Frank ne vote pas, car au-delà des instances officielles pour lui la chose à améliorer est le cœur humain. A la politique, Frank préfère la morale. Et aux gouvernements, Frank préfère la famille. Ce qui signifie, en gros, que Frank n’a pas de position tranchée sur la peine de mort, ni même sur d’autres points relatifs au politique : un être humain exceptionnel, mais un mauvais citoyen. Et s’il penche un peu plus du côté des opposants à la peine de mort de par son caractère fondamentalement humaniste, il n’ira pas plus loin dans ce qui ne relève pas de son domaine d’action. Il fera avec la conjoncture, son travail consistant essentiellement à défendre les victimes. En conclusion, Frank est neutre car son combat est ailleurs : ne changez pas les idéaux, changez les hommes.


LA THEMATIQUE SERPENTIFORME

Il n’échappera à personne que l’une des thématiques essentielles de MillenniuM au fil de ses trois saisons demeure l’Apocalypse. Qu’elle soit biblique, axiologique ou technologique, et quoiqu’il en soit imprégnée du sceau de Satan, la fin du monde reste l’étendard, le critère déterminant de MillenniuM. Mais de quelle Apocalypse parle-t’on ? Outre la division doctrinale en vigueur entre les différentes saisons, de nombreux épisodes proposent une vision complète et particulière de la fin des temps. Au programme cette fois, un bref passage en revue de quelques cataclysmes apocalyptiques décrits ou suggérés dans MillenniuM.

- Le cataclysme axiologique
C’est la vision conservatrice de base de la série, celle que l’on lie généralement, pour simplifier, à la Saison 1. Le cataclysme axiologique consiste en la disparition progressive des valeurs au sein des sociétés humaines. Il s’agit de l’apocalypse la plus terrifiante qui soit selon Chris Carter, et de la plus dangereuse puisqu’elle évolue insidieusement sans que personne ne la remette en cause. Dans la série, le cataclysme axiologique est un mal typiquement occidental qui prend ses racines dans l’égoïsme, l’indifférence, mais aussi dans les obsessions morbides qui s’emparent des Hommes. Vouloir aider les autres, c’est accepter de porter leurs problèmes sur nos épaules déjà diminuées (The Well-Worn Lock), ce qui explique selon Frank le manque d’altruisme chez ses semblables. La fascination pour l’alchimie du sexe et de la mort créé la situation propice aux pires sévices (Loin Like A Hunting Flame). L’écrivain excentrique Jose Chung (Jose Chung’s Doomsday Defense) définira l’Apocalypse approximativement en ces termes : « Voilà comment tout finira. Pas par des inondations, des tremblements de terre, des chutes de comètes ou des crabes géants envahissant la Terre. Non, la fin du monde viendra simplement de l’indifférence. » Le Mal engendre le Mal, car les démons sont humains (Gehenna). La dégringolade de l’humanité passe par la destruction de ses repères, par son rejet des valeurs traditionnelles et par son absorption dans un circuit social dont les contraintes démoniaques sont autant de marches vers l’Enfer (Somehow Satan Got Behind Me). La normalité dissimule parfois l’horreur la plus abjecte. Dans le même ordre d’idées, Frank ne combat-il pas la pire forme d’apocalypse lorsqu’il est confronté à un trio de meurtriers tuant dans le seul but de rompre l’ennui (Closure) ? Le cataclysme axiologique, dont les tueurs en série sont la métaphore volontairement extrapolée, est la forme ultime de la noirceur de MillenniuM. Que la fin du monde soit l’œuvre des Hommes ou d’une force supérieure, elle passera forcément par le moment où la morale élémentaire habitant nos gènes et nos systèmes cognitifs s’effondrera : alors le monde sombrera dans un chaos généralisé qui fera la part des individus forts dignes de survivre et des faibles condamnés à mourir.

- Le cataclysme biblique
Essentiellement bâti par Glen Morgan et James Wong au cours de la Saison 2, le cataclysme biblique est le plus populaire des séïsmes planétaires de MillenniuM, mais de loin le moins pertinent. Située dans un contexte déterministe, cette fin du monde aux accents eschatologiques ne laisse pas de place à l’alternative, contrairement à ses concurrentes : les évènements interviendront quoiqu’il advienne. Lara Means semble persuadée de la fatalité (Monster), car la fin du monde est régie par la venue de l’an 2000. La date est inscrite sur les écrits saints et ancestraux que l’on ne peut dénigrer. Des signes avant-coureurs nous avertissent de l’inévitable Armaggedon à venir mais seuls certains prophètes savent les déchiffrer (19 : 19). Ce cataclysme religieux contrôle également les diverses variables naturelles et environnementales. Le châtiment peut être cosmique, à l’image d’une montée des eaux provoquée par un alignement planétaire (Force Majeure), ou bien viral : lorsque le virus de Marburg créé l’holocauste et le carcan de Frank, Dieu et Satan ne se battent pas loin (The Time Is Now). Cette forme d’élimination de la race humaine passe par son asservissement, sa possession corporelle par des créatures surnaturelles et démoniaques : Lucy Butler et son armée en font partie (The Pest House), ainsi qu’une vision plus abstraite du Mal en tant qu’entité tenant les dés de l’apocalypse. Mais si le sort de la planète est scellé par le Démon, il reste néanmoins sur Terre et ailleurs une poignée d’indécrottables rebelles combattant pour la paix et la justice. Ce sont les anges et leur résistance sage face à l’horreur (Powers, Principalities, Thrones and Dominions), mais aussi les âmes de nos morts toujours présentes, fantômes libérés des chaînes d’un destin tragique (Midnight of the Century). La lutte entre le Bien et le Mal se fera aux milieux d’éruptions volcaniques et de peuples en furie. Pion sur l’échiquier de la conflagration universelle, la destruction par les flammes, l’Homme reste le jouet de lois qui le dépassent (Borrowed Time). Ainsi le cataclysme biblique est indépendant de notre pouvoir et résulte d’un châtiment naturel planifié par des conflits divins.

- Le cataclysme technologique
Le cataclysme technologique est le prix du futur. Le progrès n’est pas surveillé et s’apparente davantage à une méthode de contrôle qu’à un dessein de connaissance scientifique. C’est l’apocalypse prédominante dans la Saison 3 de MillenniuM, définie par Chip Johannessen et Chris Carter. Cette configuration voit la fin du monde en tant que résultante du savoir presque démoniaque de l’Homme. Il s’agit de la science sans éthique, des découvertes ambivalentes et des fruits de la civilisation. Le biologiste Steven Takashi (Bardo Thodol), impliqué dans des recherches sur le clonage, la résume très bien par ces mots : « Nous nous dirigeons vers une apocalypse de notre propre création. » Le cataclysme technologique trouve ses sources dans les laboratoires, les industries et dans la société de communication. Les esprits éclairés peuvent créer le Mal incarné en croisant l’atome dans la perspective de l’arme nucléaire (Matryoshka), ou pousser le vice du savoir jusqu’à tester l’endurance de leur peuple aux effets d’ondes magnétiques (Skull and Bones). Empêtré dans l’administration, le politique et la paperasse, l’être humain chuterait dans un bain de sang et dans la bataille d’une guerre civile si le moindre élément venait perturber le schéma économique et informatique qui maintient le système qu’il a mis en place (TEOTWAWKI). Prétentieux, le militaire, le savant, soutenu par la masse, n’impose aucune limite à ses recherches : il faut quantifier l’humain en termes binaires ou en noms de composants chimiques. Il faut exploiter le corps du genre humain en tant qu’instrument codifié et renier tout ce que l’on ne peut y maîtriser. Réduire l’espèce à un ADN dont on connaît toutes les ficelles afin de la contrôler (Sense and Antisense), bref tout est en place pour le nouvel ordre mondial, et ça Frank n’y peut rien. Le monde où l’Homme marchandise est aussi celui qui sert de moteur aux guerres des patrons sous le joug du Mal. Conspirationniste est le cataclysme technologique.

Quelle sorte de fin du monde aurait été privilégiée dans le cas d’une Saison 4 ?
Et surtout, quelle Apocalypse est la plus pertinente dans le cadre de notre monde à nous ?


LE COLLECTOR ASSASSIN

A chaque numéro vous sera révélée en une poignée de lignes l’existence d’un objet MillenniuM collector de sorte que vous soyez informés mais surtout épatés à perpétuité. Et pour cette première newsletter, la transe mystique sera inévitable :

Les cartes téléphoniques MillenniuM existent !
Cartes téléphoniques promo de deux unités seulement, leur aspect collector n’est plus à prouver. Au nombre de deux et correspondant à la Saison 1, ces cartes parues uniquement au Japon arborent respectivement un Frank Black accroupi près d’un Ouroboros et un Frank Black regardement mornement une photo d’ange. Tirées à environ cinq-mille exemplaires, ces objets sont évidemment assez recherchés, d’autant plus depuis la fin de la série qui a précipité la chasse au collector. Allez au boulot, trouvez ces cartes !


LIVRES SAINTS

- Le Principe de Lucifer, de Howard Bloom (Le Jardin des Livres)

« Le Principe de Lucifer » est un ouvrage essentiel de ce que l’on appelle communément les sciences humaines. Pavé de plusieurs centaines de pages, cet essai récent de l’évolutionniste Howard Bloom a fait couler de nombreux litres d’encre dans la presse spécialisée. La théorie de cet auteur, faite de philosophie, de génétique, de psychanalyse, de sociologie et de zoologie, est-elle la plus audacieuse du siècle ou bien la plus grande imposture de tous les temps ?
Partons du constat de base du livre : la Nature est une entité malsaine et cruelle, dont le but premier reste l’évolution, la mutation, la transformation perpétuelle. Soit une Nature calculatrice qui ne supporte pas de rester figée, et qui pour faire avancer l’Histoire manipule biologiquement les individus qui la traversent. De cette hypothèse effrayante découle toute la démonstration de l’auteur. La Nature zoologique s’étudie par la sociobiologie : c’est-à-dire par les groupes, les castes et les rivalités dans la population animale. La solidarité entre animaux suit la loi des gènes : une prédisposition instinctive fait que la bête reconnaît les siens à ses gènes et odeurs. En revanche deux rats qui sont dotés de gènes différents se battront jusqu’à la mort. La violence est innée à la Nature, c’est une propriété universelle et l’instrument de l’évolution. Chaque massacre sert la mutation, et la Nature.
Après le règne des animaux vient l’Homme. Dès lors, la Nature luciférienne va transformer son rapport avec le vivant, et passer du gène au mème : le mème est un reproducteur non pas biologique comme le gène, mais doctrinal. Le mème est propre à l’Homme, il s’agit du monde des idées. Ainsi, la Nature provoque guerres et massacres entre les Hommes en l’ayant doté d’un moteur à violence encore plus puissant que le gène : le cerveau, la pensée, l’idéologie, la diversification. La Nature serait une meurtrière qui n’agit que pour sa gloire, force abstraite qui nous domine et utilise à pleins pouvoirs les facultés qu’elle distribue.
« Le Principe de Lucifer » est un livre passionnant. Certes sa théorie est déterministe à l’extrême, certes quelques pages semblent nettement pro-USA, certes le tout ne vise pas le soft et a malheureusement décoré quelques fois des propos plus ou moins fascisants, mais la conviction que met l’auteur dans son essai est palpable. Enrichi d’énormément d’exemples historiques et de citations de penseurs et scientifiques, voici un bouquin qui a fait l’unanimité à sa sortie et qui continue d’être cité comme une référence, que l’on adhère ou pas à ses propos sinistres. Il s’agit au minimum d’un livre culte.
Howard Bloom finit actuellement d’écrire le Tome 2 du « Principe de Lucifer ».

- Agent Spécial du FBI : J’ai Traqué des Serial Killers, de John Douglas et Mark Olshaker (Editions du Rocher)

« Agent Spécial du FBI » est un livre sur les tueurs en série. Encore un ? Non, le livre majeur, la référence absolue sur le sujet. Et pour cause l’ouvrage a été co-écrit par John Douglas que l’on ne présente plus, ce fameux profiler qui a inspiré Thomas Harris pour son « Le Silence des Agneaux » et qui a dirigé le Behavorial Science Unit dans les locaux les plus secrets du FBI dès les années 80. L’ouvrage n’est donc pas le gagne-pain d’un psychiatre charlatan ou d’un pseudo-criminologue à la française, mais bel et bien le document le plus officiel qui soit dans le milieu très particulier de l’enquête psychologico-policière.
Comment les profilers organisent-ils leur capture des psychopathes ? Comment les profilers établissent-ils le portrait des criminels et comment leur travail déteint-il sur leur vie privée et leurs relations avec les autres membres du FBI ? Voici le type de questions auxquelles le livre répond : mixant données biographiques sur John Douglas, reconstitution des enquêtes et historique des sections du FBI, c’est à un tour de piste complet de l’univers des serial killers et de leurs ennemis académiques que les auteurs s’adonnent. Les récits sont durs, froids et sinistres, de telle sorte que la sobriété laisse parfois place à de pures descriptions d’horreur. Les faits sont réels, et les théories sont les techniques d’approche en vigueur aux USA : on est très loin de la crise d’auto-satisfaction ou de la fascination pour le gore, ici c’est un professionnel qui n’a plus rien à prouver qui parle, sans objectif de popularité. Le livre s’achève sur une réflexion de John Douglas, qui constate que malgré tous les efforts de ses semblables, le Mal n’en finira pas de gagner du terrain. Ils ralentissent seulement le processus.
En résumé, « Agent Spécial du FBI » est un essai semi-biographique pertinent, captivant et écrit par une sommité de la psycho-criminologie. Ce bouquin d’exception a hérité d’une suite par les mêmes auteurs, « Agent Spécial : Enquête sur les Serial Killers », toute aussi intéressante quoique moins percutante sur la durée. Les classiques du genre.

- Le Livre des Esprits, de Allan Kardec (Dervy)
C’est par pur hasard que H.L. Rivail dit Allan Kardec, honorable savant français du 19° siècle, s’est mis à enquêter de manière structurée sur les phénomènes de spiritisme et ce dès 1854. Cet homme au départ sceptique passera dès lors sa vie à regrouper les témoignages de ce qu’il appelle dans ses cahiers les esprits supérieurs. Par la voie de médiums, ces esprits dicteront alors à Allan Kardec des milliers de considérations métaphysiques sur l’univers, sur Dieu, sur les Hommes, sur la politique et la société. Une somme d’écrits colossale dont les plus précieux seront compilés dans ce désormais classique « Livre des Esprits ».
Même si l’oeuvre spirite d’Allan Kardec a souvent été utilisée dans des buts sectaires ou malsains, elle demeure absolument essentielle à quiconque s’intéresse un tant soit peu aux formes de spiritualités qui ont marqué leur temps.

- Le Musée Hermétique, de Alexander Roob (Taschen)
Alexander Roob n’est pas seulement un passionné d’ésotérisme, mais également un éminent critique artistique. Quel rapport ? Et bien ce massif et merveilleux ouvrage très justement nommé « Le Musée Hermétique » et qui mérite tous les hommages. Hermétique dans le sens ésotérique qui caractérisait Hermes Trismegiste, penseur mystique anthologique dont les précieux écrits demeurent toujours aussi impénétrables. A contrario, voici un livre accessible au quidam car essentiellement artistique : « Le Musée Hermétique » est un sublime recueil de gravures, dessins, peintures, croquis ésotériques, agrémenté de citations. De l’Ouroboros à l’Oeuf Alchimique Originel, en passant par l’Arbre Kabbalistique, la puissante base y est.
Un peu coûteux, cet ouvrage d’art ésotérique est une mine d’or absolue et la traduction picturale de tout ce que l’esprit humain a pu jadis créer pour donner du sens à son existence.


PROFIL FILMIQUE

- Henry Portrait d’un Serial Killer, de John McNaughton (GTCHV)

« Henri Portrait d’un Serial Killer » fait partie des trop rares films qui prennent le parti de raconter une histoire de tueur en série avec réalisme. Sobre mais violent, le film évite toute poésie ou esthétisme pseudo-fascinant dans lequel l’assassin signe ses méfaits : non, le chef-d’œuvre de John McNaughton dépeint les tueurs en série tels qu’ils sont, des losers sanguinaires qui n’ont rien d’êtres magiques ou machiavéliques. En ce sens, « Henri Portrait d’un Serial Killer » est une fiction plus réaliste que les autres. Sa réédition en double DVD accompagnée de bonus passionnants légitime dès lors que l’on en parle.
Mais le film demeure bel et bien une fiction. Même si ses deux personnages principaux se nomment respectivement Henry Lee Lucas et Ottis Toole – deux célèbres tueurs américains qui se sont vantés d’avoir plus de trois-cent meurtres avec tortures à leur actif – et que leur soif de mort soit inaltérable, le présent programme n’est absolument pas une biographie du duo psychopathe. Et pour cause, la véritable histoire de Lucas et Toole serait tout simplement inracontable en film, pour peu que l’on veuille que ce film soit distribué : viols et tortures dans une camionette, zoophilie et rapts d’enfants passeraient certainement mal à la caméra. Que les âmes sensibles se rassurent, la fiction est bien plus modérée et très peu sanglante, bien qu’elle réserve son lot de scènes difficiles, parmi lesquelles un snuff movie fait avec les moyens du bord et un guet-apens sous un tunnel assez rude. Ce réalisme et la conviction que Michael Rooker met dans son interprétation de l’inquiétant Lucas ont valu à « Henry Portrait d’un Serial Killer » d’être censuré pendant quatre annés et de n’avoir donc émergé qu’en 1990. L’édition double DVD qui a été fait du programme rend parfaitement grâce au film et se dote entres autres suppléments habituels et classiques d’un mini-documentaire sur le profilage et d’une interview exclusive de Stéphane Bourgoin, spécialiste français incontesté des tueurs en série et seul qui mérite ce titre à l’inverse des nombreux psychiatres charlatans qui se revendiquent comme experts du sujet dans les médias.
Voilà donc une œuvre solide, audacieuse pour l’époque, et qui change radicalement des clichés inhérents au tueur en série poète et mystérieux qui assassine pour des raisons mystiques, symboliques ou autres stéréotypes si appréciés du cinéma. Voilà un film qui est également un documentaire. Le succès de « Henry Portrait d’un Serial Killer » génèrera quelques années plus tard une suite dont l’intérêt demeure encore à prouver.

- L’Etrangleur de Boston, de Richard Fleischer (20Th Century Fox)
Ce film de 1968 fait figure de réussite parmi le genre du film de tueur en série. Il s’inspire de la sanglante épopée de Albert DeSalvo, dit l’Etrangleur de Boston, assassin et violeur de treize femmes chez lesquelles il s’infiltrait en prenant de fausses identités. Le film prend beaucoup de libertés avec les véritables évènements mais s’avère redoutable, grâce à un scénario sobre et extrêmement maîtrisé par un auteur oscarisé. L’ancienneté de l’œuvre fait que la violence y est plus ou moins prohibée : « L’Etrangleur de Boston » se joue sur un ton de polar teinté de thriller psychologique, sans surplus de sensationnalisme.
Au final, un excellent film du bon vieux temps où le fond comptait tout autant que la forme et où l’horreur n’avait pas forcément le gore comme alibi. A noter que c’est le célèbre Tony Curtis qui tient le rôle du particulièrement sournois Albert DeSalvo.


SERIE CONSANGUINE

- Neon Genesis Evangelion, du Gainax Studio (Dynamic Vision)

Dessin animé de science-fiction japonais, « Evangelion » a marqué à tout jamais l’histoire de l’animation grâce à un scénario époustouflant concocté par le légendaire studio Gainax. En un peu moins d’une trentaine d’épisodes, l’auteur Hideaki Anno a réussi le tour de force de réaliser une œuvre combinant l’action futuriste et la métaphysique la plus profonde.
« Evangelion » met en scène un adolescent du nom de Shinji, descendant d’une génération qui a vécu en l’an 2000 le cataclysme du Second Impact : quinze ans plus tard, les circonstances de cette annonce de la fin du monde qui a causé la mort de la moitié de la population humaine restent toujours aussi mystérieuses, d’autant que la désinformation gouvernementale rôde. Reste que l’ONU finance depuis des années un organisme secret nommé NERV et destiné à combattre d’étranges créatures géantes nommées Anges dans la ville de Tokyo-3. En l’an 2015, ces monstres font irruption et sèment la destruction autour d’eux : seule la NERV peut leur tenir tête via des super-robots synthétiques, les Evangelion, pilotés par des adolescents recrutés sur des critères bien spécifiques. Le névrosé Shinji va devenir l’un d’eux afin de retrouver l’affection d’un père hostile, mais son combat pourrait lui être fatal. On ne compte plus les différentes forces en jeux, mais chacun aura sa place lors de l’Apocalypse cosmique qui fascine tant la NERV et justifie son ésotérique Plan de Complémentarité de l’Homme…
Démarrant sur des épisodes divertissants et classiques qui ne prendront du sens que bien plus tard, la série s'achève sur dix épisodes de cauchemar intégral où la violence psychologique, la philosophie ésotérique et une claustrophobie dérangeante côtoient l'action la plus palpitante : c'est sur fond de Beethoven et Haendel que les combats futuristes s'orchestrent en monuments religieux et que les personnages souffrent au plus profond d'eux-mêmes. Dotée d'une mythologie colossale et volontairement irrésolue, la série se conclue sur deux épisodes fabriqués avec des morceaux de ficelle et qui ne sont ni plus ni moins qu'un traité de psychanalyse excessivement complexe englobant tous les personnages. « Evangelion » signera là la fin de série la plus controversée et la plus critiquée de tous les temps au Japon. Un long-métrage animé sera produit un an plus tard pour tenter de calmer les foules en vain : le film, un sommet horrifique et tétanisant, demeurera aussi flou et impénétrable pour le grand-public que les derniers épisodes. Autant dire que nous sommes ici en train de parler d’une des œuvres les plus importantes de la dernière décennie. Hideaki Anno, dans une seule et même création, réussit à condenser tout l’héritage de la science-fiction nippone et à le mixer avec la nouvelle donne du mysticisme en vigueur si l’on considère le passage à un nouveau millénaire. L’homme se permet également de ridiculiser la futilité globale du milieu de l’animation japonaise, en la parodiant au travers de deux autres géniaux épisodes de « Evangelion » volontairement comiques et carrément débiles !
Cette série, également disponible en manga, est un véritable joyau d’intelligence dont les personnages resteront parmi les mieux écrits qu’il nous ait été donné de suivre, le tout accompagné d’une bande-son épatante et d’une profondeur presque littéraire.


LE CONSEIL DU VIEIL HOMME

A chaque nouvelle newsletter, le Vieil Homme en personne vous délivrera sa réflexion ou son conseil du moment. En tant que candidats ou membres du Groupe Millennium, vous êtes tenus de respecter fidèlement cette figure sage et paternelle, reclue dans la forêt, et qui nous fait l’honneur de ses propos avisés.

« Vous qui avez donné votre confiance au Groupe, mes hommages.
Le Groupe ne choisit pas ses membres, mais ses membres choisissent le Groupe. Et c’est en ces termes que j’aimerais vous féliciter d’être les individus droits et avertis que vous êtes, car lutter contre le mal du millennium nécessite l’action de chacun d’entre nous. Néanmoins, vous souhaiter la bonne année serait en totale contradiction avec notre doctrine qui stipule que chaque seconde passée est une nouvelle douleur qui émerge dans le cœur des Hommes. Mais je stoppe là mon pamphlet annexe, venons-en au fait.
Pas plus tard qu’hier, dans ma cabane isolée, j’attendais comme à l’accoutumée la venue d’un candidat pour l’initier à la théorie de l’équilibre cosmique du Bien et du Mal. C’est la tradition, rien de neuf en ce qui me concerne. Le hasard fit que ce jeune homme était une Chouette potentielle, un scientifique expert en biologie moléculaire – ce qui en passant est une bonne chose, le Groupe affectionne ce genre de techniciens. Un cartésien dont le rationalisme sévère m’a totalement impressionné, en bien, car les hommes de conviction sont toujours intéressants quelle que soit leur position. Il avait compris que le Groupe l’avait envoyé ici en guise de test, subir mon enseignement préliminaire. Il m’a alors avoué qu’il était athée au plus haut point, et que sa haine de la crédulité populaire au sujet de Dieu était sans équivoque. Devant ma mine inexpressive et entouré par un cercle de pierres gravées du sceau de notre clan, le candidat en blouse blanche a cédé. Il m’a dit que son athéisme serait un frein à son intégration au sein du Groupe, mais qu’il ne pouvait pas se forcer. Je lui ai alors répondu, de façon précoce, que Millennium avait ses divisions et qu’il y trouverait facilement sa place – ce qui est vrai, notamment en Europe où les Chouettes sont particulièrement nombreuses. En revanche, il devait abandonner sa colère envers les religieux, ce qu’il me concéda. Qu’importe ton déni de la religion jeune homme ! La seule chose qui compte, c’est que tu sois conscient de ce que la religion a apporté à ta civilisation et à ta personnalité. Tu ne t’es pas créé tout seul, derrière nous ont précédé des géniteurs nombreux, dont la culture religieuse a façonné nos sociétés et nos valeurs, nos morales et coutumes en l’occurrence judéo-chrétiennes. Ne néglige pas les corrélations entre métaphysique et politique. Libre à toi de mépriser la religion sous toutes ses formes, mais ne l’écarte jamais de ton histoire : le Groupe Millennium, bien avant ses croyances, repose sur l’Histoire. L’Histoire, un mot à respecter. C’est ainsi que notre futur membre a compris : que ce soit derrière ses erlenmeyers de savant, sa tenue vestimentaire ou ses idéaux, l’Histoire est passée par là. L’Histoire parcourt nos veines, et seule une connaissance parfaite de cette dernière nous guidera dans la bonne direction en transcendant les variables. Nos croyances religieuses, nos idéaux politiques ne peuvent rien contre l’Histoire : c’est elle qui a raison. Nous, nous sommes tous dans l’erreur.
Sur ces mots, je m’en vais envoyer au Doyen mon rapport sur le candidat en question – en espérant que mon fax fonctionne malgré l’orage d’hier. Voici qui nous sommes. »


LA CONNERIE COSMOGONIQUE (n°1 « Souvenirs, souvenirs ! »)

- Dis c’est cinq heures du matin là. Viens te coucher au lieu de rester devant la télé.
- Non, j’attends MillenniuM.


LE MOT DE LA FIN DU MONDE

C’est ici que se termine le premier numéro de 2000MM.
Comme vous l’avez peut-être remarqué, nous avons essayé de faire de cette newsletter un support de The French MillenniuM Database avec un contenu honorable, et non pas simplement un kit de survie du fan de la série. Une place sera réservée à vos éventuels écrits dans la prochaine newsletter, pour peu que vous ayez des choses à dire. Parallèlement à ça, vous êtes bien évidemment encouragés à apposer vos critiques sur 2000MM, en espérant que cette newsletter n’aura point décontenancé les Ouroboros Addicts. L’Heure est Proche.
La secte multinationale des Raëliens affirme enfin détenir la méthode du clonage reproductif et se vante en congrés de suivre le chemin de nos divinités extraterrestres. Les USA s’apprêtent à utiliser leurs traditionnelles ogives en uranium appauvri sur les civils d’un pays rival attaqué déjà dix années plus tôt. Des malades mentaux endoctrinés se font bombes humaines par centaines dans des lieux publics au service d’une idéologie démente. Le premier média mondial est colonisé par la Trash Tv et l’inculture la plus totalitaire qui ont pour but de faire régresser la race humaine au stade de macaque ébahi. La France via ses industries pétrolières finance ouvertement le gouvernement islamiste du Soudan qui utilise cet argent pour traquer à mort les chrétiens blancs et noirs du Sud. La Colombie est tellement aux abois que sa production-exportation de cocaïne a doublé en quelques mois. Les sous-groupes de musique pré-fabriqués qui contribuent à tuer l’art sont encensés par les foules pendant que l’humanité ignore la mort de génies comme Joe Strummer. Le blocus économique sur Cuba continue, la Corée du Nord met la main sur l’arme nucléaire, le Tibêt paye au centuple la doctrine mahoïste, les femmes sont lapidées en Iran, les enfants se prostituent en Thaïlande, l’Occident bafoue le traité de Kyoto, la bouffe Anglo-Saxonne est contaminée par la dioxyne et il n’y a jamais eu autant de gens aux spectacles de Dany Boon.
Alors… *Bonne Année 2003 !*


A M R I T H

2000MM (Janvier 2003)
The French MillenniuM Database (http://mmfdb.free.fr/)
The French MillenniuM Virtual Season (www.svmillennium.fr.st)

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« It is prophesied that when the end comes, it will come in darkness. A catastrophe all foresaw but few believed. Most of us will battle too late against the chaos, but not the few, the radical few, who obey no discipline. Unencumbered by conscience, they prepare ruthlessly pursuing their own preservation. If they survive, the rest of us perish. »
Frank Black in TEOTWAWKI (Saison 3)

The French MillenniuM Database, 2002